23-11-2022
Après quelques heures de sommeil seulement nous arrivons à Banaue où nous retrouvons les horribles « taxi, taxi, where’re you going, eh sir eh miss, where’re you going, taxi taxi » et 15 gars qui nous entourent, nous touchent et nous sautent dessus, ce qui nous donne, d’un premier abord, des envies de meurtre.
Puis finalement nous montons dans le tricycle de Remualdo pour 1h de (tape cul?) route.
Une fois à Batad, nous devons descendre à pied 30 min au cœur des rizières.
Malheureusement, à cette période de l’année, le riz n’est pas encore planté.
Les villageois se consacrent à la préparation des terrasse pour commencer la plantation le mois prochain.
D’ailleurs, on apprend qu’ici, ils ne se contentent pas de semer le riz en jetant les graines, non, ils font tout d’abord des semis qu’ils laissent pousser de 30 cm puis ils les replantent ensuite. Puis, ils les laissent pousser 4 mois avant de procéder au ramassage.
A cette période, les femmes ramassent et les hommes portent les bottes de riz jusqu’à chez eux.
La tradition veut que lorsqu’une femme doit aller ramasser son riz, elle fait appel aux autres femmes du villages pour qu’elles viennent l’aider puis, ça sera son tour plus tard de rendre la pareil.
Pendant qu’on se ballade dans les rizières, nous, ce sont les sourires qu’on récolte.
Tiens, mais on les reconnaît ces sourires édentés et rouge sang !
Comme les Birmans, les Philippins (en tout cas ceux de l’île de Luzon) affectionnent particulièrement chiquer les noix de betel, ce qui leur tache les dents et pare leurs gencives et leurs lèvres d’un rouge carmin.
Après une mini sieste, nous profitons de notre bol de riz face aux rizières, on trouve que ça a un côté poétique 😂
Puis nous partons, marche après marche, au fond des rizières, avant de remonter au village, redescendre à la cascade de Pitaya, remonter au point culminant et de rentrer pour de bon, crevés et avec des cuisses et des fesses d’acier !!
Lohren, notre logeuse, décide de nous faire goûter le vin de riz. Elle nus explique touuuut le temps que ça prend pour le réaliser.
Pourtant, c’est officiellement la boisson la plus dégueu que nous ayons goûté jusqu’ici 🤢😂
Dans le village, en plus des enfants qui courent partout, il y a les poules et surtout, les coqs…
Alors bien sûr à 4h du matin un concerto assourdissant commence. Nous qui avions besoin de récupérer… C’est raté !
Au petit déjeuner, Lohren et son mari prennent le temps de papoter avec nous, de nous raconter le covid mais aussi la vie dans le village. Les enfants qui partent étudier à la ville et la possibilité de revenir travailler dans les rizières s’ils ne finissent pas l’école. Avec la quantité énorme de terrasses, nous demandons combien de kilos de riz ils vendent, ce à quoi Lohren rigole et nous dit que ce n’est que pour leur consommation et qu’ils sont même obligés d’acheter du riz l’été parce qu’ils n’en ont plus assez.
Il y a 50 ans, il y avait deux récoltes par an mais aujourd’hui, eux aussi, subissent le changement climatique et ne peuvent plus planter qu’une seule fois par an..
Puis elle nous encourage a monter au point de vue, d’où paraît-il, la vue sur les rizières est la plus belle..
Les mollets en feu et le poids des mois de voyage se faisant sentir, nous partons qu’à moitié motivés et ça, c’était avant de savoir ce qu’il nous attendait !
3h30 à descendre à pic et remonter à pic et inversement !
2050 marches aller, 2050 marches retour sous un taux d’humidité de 90 %.
On a cru qu’on allait crever !!
Surtout que les portions de nourriture sont nettement réduites par rapport au Vanuatu ou à la Nouvelle Calédonie.
On rentre épuisés, affamés, assoiffés!
Lohren rigole et nous dit qu’après la première fois où elle est montée, elle s’est jurée de ne jamais recommencer et on comprend pourquoi 😂
La vue était cependant incroyable de là-haut mais il est temps pour nous de définitivement ranger les chaussures de marches, on se rend compte qu’on apprécie plus autant qu’au début les randonnées, nos corps ont besoin de repos !
Et après devoir remonter à pic, encore 30min avec nos sacs de 20 kg jusqu’à la route, faire 1h de tape cul et reprendre un bus de nuit direction Manille, c’est bien ce que nous comptons faire 😴😴!!
Etat de la situation
Température: 28°C
Heures de trajet: 20h
Kilomètres marchés: 8,5
D+ cumulé: 836m
La phrase du jour :
» T’imagines les vieux comme ça doit être l’enfer pour eux de sortir et d’avoir toutes ces marches partout! »
















