05-09-2022
Après un passage obligatoire par l’île d’Efate, nous sommes maintenant dans l’avion en direction de Tanna, notre dernière île Vanuataise.
Attention, changement de décor total.
Le Mont Yasur, volcan en activité est la star de l’île.
Il fume, beaucoup, il gronde, fort (on pensait que c’était l’orage jusqu’à ce qu’on ait un ciel bleu 😂), les relents de souffre sont fréquents, le sable noir recouvre le sol et contraste avec le vert intense de la végétation luxuriante, pas de doute, nous sommes bien sur Tanna.
Notre logeur nous organise nos montées au volcan.
Il nous dit que ce soir la météo n’est pas bonne et qu’on ira demain matin.
On est déçus forcément mais on lui fait confiance.
Erreur !!!
Il nous avoue un peu plus tard qu’il nous fait acheter des faux tickets d’entrée pour que l’argent lui revienne et qu’on doit par conséquent éviter d’entrer dans les horaires d’ouverture du bureau. Il nous explique que les gens du village organisent une révolution parce que l’entreprise qui gère les tickets d’entrée au volcan ne leur reverse rien alors que ce sont leurs terres (on a entendu dire qu’ils avaient vendu leurs terres il y a quelque temps et qu’ils regrettent maintenant quand ils voient le chiffre que ça génère par rapport au droit de passage qu’on leur reverse).
Bien qu’on puisse malgré tout comprendre leur mobilisation, on l’a franchement mauvaise, d’une part il nous ment et d’autre part on se paye des billets d’avion hors de prix spécialement pour voir le volcan et on a déjà perdu une possibilité de le voir 😡
On en a ras de bol de ces coups fourrés et avons hâte de partir de ce pays.
À 3h du matin donc, les yeux collés, nous retrouvons Luc et Noël, nos guides avant de nous élancer dans le noir complet pour 45 min de marche sous les grondements intenses du volcan.
Arrivés au sommet du cratère, une énorme explosion se fait entendre, on voit une lumière rouge s’intensifier dans le cratère, tout notre corps tremble sous le grondement, les poils se dressent, les larmes perlent aux bords des yeux, on s’approche encore…ça y est le cratère est là !
Il n’y a pas de mot pour décrire ce qu’on ressent à ce moment-là.
On voit tout ! Le cratère, la lave en ébullition, les jets de lave qui nous arrivent à hauteur de tête, la fumée qui nous avale, les grondements vibrent en nous. Nous sommes tous seuls devant la chose la plus belle qui nous ait été donné de voir, l’émotion est totalement indescriptible. On n’arrive pas à décrocher nos yeux une seule seconde du cratère, seuls les nuages étouffants de souffre nous font reculer.
On se rend bien compte que l’expérience est unique, on ne pourrait pas faire ça ailleurs, il n’y a aucune sécurité, un pas de 50 cm en avant et nous finissons dans le bouillon, on est sans protection, sans masque, rien 😂.
Heureusement qu’on a nos guides..
Non je blague, eux ils sont sous leurs plaids et finissent leur nuit 😂
Mais c’est magique, le jour se lève petit à petit et laisse apparaître le volcan dans son intégralité et la nature environnante, c’est magnifique de tout découvrir comme ça !
Au bout d’une heure on doit malheureusement redescendre pour être sûr d’arriver en bas avant l’ouverture du bureau.
Puis après s’être recouché 2h, nous partons nous perdre au milieu de ce décor lunaire.
Nous passons par la plaine de cendres où il y a 20 ans, un lac énorme recouvrait tout, puis suite à une forte pluie il a débordé et depuis seule une petite rivière s’écoule au milieu de ce désert.
On rencontre différents villages sur notre route avant d’arriver sur la côte où une rivière brûlante s’écoule dans la mer. On ne s’est pas fait prier longtemps pour barboter face au volcan dans une eau à 40°C.
L’ambiance est très tranquille, seules les voitures de la campagne électorale viennent troubler cette quiétude.
Contrairement à ce que nous avait dit notre logeur, nous devons batailler à 17h, au bureau des entrées pour ne pas avoir à repayer un vrai ticket à 80€ chacun, pour remonter au volcan. Nous arrivons au sommet trempés et fouettés par une pluie battante emportée par le vent. L’évaporation des gouttes dans le cratère crée un nuage gigantesque qui camoufle totalement la lave et nous redescendons bredouille.
À 3h du matin, nous tentons notre dernière chance et montons tous seuls 😂😂 (n’ayant pas réussi à joindre les guides notre logeur nous dit de monter seuls), les 45 min sont pénibles puisque sous la pluie, encore une fois, arrivés en haut nous ne voyons rien. Il y a des grandes rafales de vent, Damien me dit « Denise, on va peut-être arrêter de faire les glands, on est ici tout seuls, sans rien pour appeler de l’aide et sans personne qui nous sait en haut ».
On décide donc de redescendre en se contentant déjà d’avoir pu observer ce spectacle unique le premier matin dans des conditions exceptionnelles.
Nous partons très tôt à l’aéroport sur les conseils de notre logeur qui profite de notre trajet payé pour se rendre en ville. Nous devons attendre 4h dehors, en réalité il avait une course à faire et voulait partir tôt… Payer 50 balles chacun pour 1h de trajet et ne même pas avoir l’horaire qui nous convient… Ça résume plutôt bien notre périple au Vanuatu.
De retour sur Efate nous voulons profiter de l’après-midi mais aucun bus ne veut nous emmener à la plage qu’on veut voir parce que «tu comprends c’est 14h30 là, c’est la fin de journée j’ai pas envie de rouler 20 min pour vous y déposer, sauf si tu payes 80€».
Donc nous attendons encore et toujours la fin de journée.
Le lendemain la pluie se déchaîne, nous ne pouvons pas mettre le nez dehors, nous attendons des heures et des heures mais pour la dernière fois et heureusement parce que le moral est vraiment impacté.
Bizarrement aucune nostalgie ne se fait ressentir au moment du coup de tampon de sortie du territoire. D’autant plus que notre prochaine destination nous fait rêver depuis toujours et que cette fois, nous avons prévu des activités par-dessus la tête pour ne pas recommencer cette glandouille forcée.
Etat de la situation
Température: 23°
Kilomètres marchés: 27
D+ cumulé: 1136m
Coup de coeur : ❤ ❤ ❤

A la place de la montée au volcan du premier soir, notre logeur nous invite avec insistance, beaucoup d’insistance même, à leur soirée caritative « chants religieux « . N’ayant pas vraiment le choix on se dit « aller on fait un petit tour discrétos, on met un bifton dans la boîte et on rentre ».
Comme à chaque fois le « discretos » n’est pas vraiment le terme approprié…
C’est bien sur lui l’animateur, il nous accueille donc au micro, nous place aux premières loges et nous balance sur le ton de la » blague » on espère que vous allez mettre beaucoup d’argent dans la cagnotte….Ca commence bien tiens !
Il nous explique qu’à chaque chanson qu’on aime on doit se lever pour aller mettre de l’argent dans la caisse… juste aux pieds des chanteurs. Super….
A chaque chanson, les regards se tournent vers nous pour voir si « les blancs » ont aimé… (c’est pas qu’on aime ou qu’on aime pas mais on n’a pas de petite monnaie et on ne peut pas balancer 10€ à chaque fois). Quand on se lève pour mettre des soues, ils applaudissent.. gêne de l’extrême bonjour !
Les allusions se font de plus en plus insistantes sur notre participation financière mais nous n’avons plus un sous en poche et bien qu’on comprenne qu’ils veulent construire leur église on ne va pas la financer entièrement non plus, surtout que la religion n’est pas vraiment notre préoccupation principale.
Vient le moment ultra gênant des « request » ou notre logeur paye pour que sa fille chante une chanson. Sa femme paye elle aussi mais pour « bloquer » sa fille, elle doit s’arrêter de chanter et là, le gars nous dit au micro, « vous aimez entendre ma fille chanter non? Eh bah c’est 10€ pour qu’elle soit débloquée »
(euuuh comment te dire pépère, là tu commences à sérieusement nous râper les raisins !)
On n’a pas du tout aimé, surtout qu’on a déjà bien participé à leur quête!
À la fin, ils se mettent à nous dédier spécialement tous les chants, encore un appel du pied subtile dis donc…
On finit par s’en aller à 22h, on se lève à 2h du matin et on en a vraiment marre de ce comportement !
La phrase du jour :
« Je pense qu’on ne verra jamais quelque chose de plus incroyable que ça de toute notre vie »















