30-09-2022

Pour notre deuxième passage sur cette île nous écrasons à nouveau le budget pour faire la mythique plongée sur l’épave du Coolidge.
Ce gros bateau de croisière réquisitionné lors de la seconde guerre mondiale, par l’armée américaine, a percuté, sur les rives de Santo, une bombe alliée suite à une mauvaise communication. Les 5000 soldats ont pu évacuer alors que le capitaine, coincé dans une cale, fut le seul à périr dans ce naufrage.
Maintenant renversé sur le côté entre 20 et 70m de profondeur, il offre un terrain de jeu impressionnant pour les plongeurs.

Les conditions sont idéales puisque notre palanquée n’est composée que de nous deux et de notre instructeur.
On se balade sur son flan et on rentre un petit moment à l’intérieur, on y voit les canons, un tank renversé, le salon du barbier avec sa chaise toujours en place, des mitraillettes, masques à gaz, gants, vaisselles et autres reliques de l’époque.
Après une courte pause, nous décidons de plonger une deuxième fois ici puisqu’on peut cette fois ci rester à l’intérieur et traverser un petit bout de l’épave.
Nous avons droit à la salle des médecins et son armoire à pharmacie avec des médicaments toujours dans les fioles, une bouteille en verre remplit de sang pour les transfusions (qui a d’ailleurs l’air encore tout frais). On monte, on descend, on passe d’une salle à l’autre, on voit les salles de bains et une rangée de 10 toilettes quasi collés les uns aux autres, sympa l’intimité !
Bien sûr il faut se tourner de 90° pour essayer d’imaginer à quoi ça ressemblait autre fois mais on est bluffés du spectacle que nous offre le ventre de ce gros bateau, tous seuls, dans le noir avec seulement notre lampe pour nous repérer.
Damien avait même prévu de faire une plongée la nuit sur l’épave mais malheureusement il est tout seul, le club a donc annulé…

Une fois remonté à la surface, on prend la décision de faire un break forcé avec l’eau parce que Damien s’était légèrement blessé le pied avec les palmes lors de la pêche aux langoustes à Motalava et ça s’empire beaucoup. La plaie s’infecte et il n’y a pas de pharmacie ici, seulement un drugstore tenu par un chinois avec quelques médicaments dedans.. Il faut attendre d’aller sur l’île principale pour trouver quelques pharmacies. On prend conscience une nouvelle fois de la chance que nous avons en France avec l’accès si facile aux soins.
Alors, nous restons tranquilles dans la villa où nous dormons, on en profite pour préparer notre prochaine destination. Puis un enchaînement d’imprévus, annulation d’activité, lessive à refaire, mauvaise gestion de nos repas, nous poussent à mettre le nez dehors et tomber par hasard sur la place principale où est célébré Torba Day. C’est la journée d’indépendance de la région de Torba qui est composé des îles Banks (dont on revient tout juste) et des îles Torres.
Le mode fouine activé, on s’approche pour voir ce qu’il s’y passe.
On entend au micro que pour célébrer ce jour il y a une démonstration de…. Water music !
Vous y croyez-vous ? 😂
Une dizaine de femmes sont dans l’eau avec leurs belles tenues de feuilles et de fleurs et commencent à chanter une mélodie magnifique accompagnée de leurs percussions aquatiques…
On n’en revient pas 🤣 !
On est là, avec les locaux, à regarder ce vrai spectacle alors que quelques jours avant on a payé 50 balles pour 3 clapotis dans l’eau ultra gênants !
C’est magnifique, les musiciennes sont parfaitement coordonnées, elles jouent parfois en canon et quand elles chantent par-dessus c’est fou, nous en avons la chair de poule !
Quelle chance de tomber par le plus grand des hasards au bon endroit, au bon moment.
Nous avons ensuite droit à une danse traditionnelle, là aussi une vraie danse et pour finir un groupe de musique très connu du Vanuatu, leurs musiques tournent en boucle dans toutes les radios.
Voilà, nous avons vu ce que nous étions vraiment venus voir, nous sommes hyper heureux d’avoir pu y assister, ça atténue un peu la déception des quelques mauvaises expériences précédentes.

Avant de quitter Santo nous passons notre dernière matinée au spot de Million Dollars Point, où Gilbert, un passionné d’histoire, nous explique pleins de choses sur ce lieu.
Il nous montre son petit musée, comme il l’appelle, où se trouve des bouteilles de coca, de perrier, d’orangina datant de 1939 à 1947, des bouts de vaisselles avec le symbole de l’US Army ou de la marine. Les Américains avaient donc créé leur base avancée du pacifique ici mais elle n’était pas très bien positionnée, les soldats n’avaient pas grand-chose à faire ici à part réparer un peu le matériel.
Lorsque la guerre fut finie, ça leur coûtait trop cher de tout rapatrier aux USA, ils ont alors proposé aux Français et aux Anglais tout le package pour 1.4 million de dollars.
Sachant qu’ils allaient partir et pensant récupérer les restes gratuitement, les Français et les Anglais ont refusé d’acheter le matos, ce petit manège a vraiment déplu aux Américains qui ont alors passé 2 ans à tout détruire et jeter dans l’eau ce matériel estimé à plus d’un million ce qui donnera par la suite le nom du site.
Équipés des masques et tubas, nous allons voir de plus près ces caissons, jeep, remonte palette, épave et beaucoup d’autre chose.
Ça ressemble finalement à une grosse décharge publique et vu que tout a été détruit avant d’être jeté on reconnaît assez mal ce que l’on voit.
Gilbert nous sert un steak délicieux puis il est temps pour nous de prendre l’avion pour notre dernière aventure du Vanuatu !

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Etat de la situation

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Musique du jour

Shakura stringband lanisha https://youtu.be/Zewr1egHScs

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