18-07-2022
Nous voici en route pour visiter une nouvelle région, le Chocó.
On nous dépeint le tableau, le Chocó est LA région la plus dangereuse de Colombie, nous passons par Buenaventura, l’une des ville les plus dangereuse du pays où il faut prendre un taxi même pour traverser la rue, sinon c’est braquage assuré et notre port de départ est le plus dangereux du pays puisque la drogue transit par celui-ci pour partir vers le Panama. Attention, la côte pacifique est rouge pour la malaria.
Bon, nous voilà prévenus!
Nous découvrons donc Buenaventura.
Ville moche, certes mais avec une ambiance comme on les aime.
Ici on traîne la tong, c’est le bordel de partout, les rires retentissent à chaque coin de rue et les
« mi Amor », « mi Reina », « Hermosa », « Linda », pleuvent quand ils s’interpellent.
Comment résister à tous ces mots doux ?!
En réalité Buenaventura est une ville afro-colombienne et on se demande si sa réputation dangereuse ne viendrait pas de la petite tendance raciste des colombiens.
En tout cas, nous on s’y sent bien.
On part se balader à pied, manger, faire quelques courses et retirer nos millions sans aucun problème.
Ne voulant pas tenter le diable quand même nous évitons de sortir la nuit sauf très tôt le lendemain matin pour nous rendre au port.
À notre grande surprise, arrivés au port, en plus des regards étonnés des locaux nous croisons ceux de 4 autres touristes. Oscar de Suisse, Philippe d’Autriche, Ana du Portugal mais parlant français et Ronan de Nantes.
Nous voilà tous les 6 à embarquer sur notre cargo tout pourris, sous l’œil bienveillant et amusé des locaux.
Pendant 24h, notre « team cargo » apprend a se connaître, papote, rigole, admire les baleines, fais la sieste lutte contre le mal de mer et arrive impatiente de découvrir Bahia Solano.
Après un petit déj, nous partons pour 45 min de tuk-tuk pour arriver enfin à destination: El Valle.
Notre petit coin de paradis.
Plage de sable noir à perte de vue, forêt tropicale qui s’approche de la mer, cocotiers en abondance et surtout LE mode de vie le plus relax de tout les temps.
Ici, on vit au jour le jour, inutile de prévoir. Parce que peut être que demain il pleuvra ou qu’il n’y aura pas de bateau ou pas de tuk-tuk ou bien peut être que j’aurai juste pas envie.
Pour être honnête le manque d’organisation et de logique nous a énormément déconcerté au début, puis une fois laissé de côté nos attentes et nos habitudes, on se laisse porter par cette vague de tranquillité à laquelle on devient accroc.
L’hostel étant sur la plage nous prenons le petit déjeuner en regardant les marées monter et descendre, admirons les surfeurs s’aventurer dans les vagues, nous balançons dans les hamacs en scrutant l’horizon à la recherche d’une baleine qui déciderait de faire des acrobaties. Vivant en maillot, on est tout le temps mouillés soit par les baignades régulières dans l’eau à 30° soit par la pluie ou bien l’humidité ambiante. Soudain, le temps se gâte et on regarde tomber la pluie quelques heures.
Au retour du soleil on va chercher les copains pour faire un beach volley.
Parfois rejoint par les locaux, (pas toujours intéressés que par le jeu d’ailleurs), puis une fois que la nuit tombe, tout le monde part pour une ultime baignade avec les dernières lueurs du jour.
Nous partageons une bière ou un repas, faisant grandir notre groupe de copains un peu plus chaque jour. On goûte la spécialité, du riz avec des morceaux de coco, délicieux, des poissons à tomber, tous plus frais les uns que les autres ou bien le viche, alcool de canne à sucre qui arrache pas mal, avant de partir se coucher, bercés par le bruit des vagues, des insectes, de la pluie et parfois des orages et devinez quoi ? Demain ça sera sûrement pareil.
Le paradis on vous dit!
On parsème cette vie douce par des activités toutes plus folles les unes que les autres.
Nous partons avec Madre Agua, une association de biologistes à la recherche des baleines venues mettre bas dans les eaux chaudes de la côte pacifique.
On le sait que c’est gros une baleine mais on vous jure que de voir leurs 18 à 25 mètres de long tout près de nous c’est très impressionnant.
Par chance nous voyons même deux d’entre elles sauter complètement hors de l’eau, la chair de poule ne nous quitte pas pendant les 4h d’excursion et nous sommes littéralement redevenus des enfants de
5 ans. Autant que Santiago, notre guide biologiste, qui s’émerveille comme si c’était les premières baleines qu’il voyait de toute sa vie.
Ce cadre exceptionnel nous met le détendeur à la bouche.
Depuis le temps qu’on attendait ça, nous voilà entre 15 et 20m sous l’eau à écouter les cris des baleines.
Bien que les fonds marins ne soient vraiment pas les plus beaux que nous ayons vu, sentir vibrer notre corps au son de leurs cris, rend l’expérience plus qu’incroyable. Là aussi la chair de poule est de la partie. De plus, Nicolas, notre instructeur, est absolument génial et rend l’expérience encore plus belle.
Philippe est lui parti en excursion pêche, il ramène un énorme thon et 2 autres poissons que nous partagerons à 20 autour de la table. Meilleur poisson de notre vie.
Histoire de terminer comme il se doit notre visite d’El Valle, nous nous rendons au Mama Orbe Lodge, une organisation familiale qui a pour but de sauver d’extinction les tortues vertes marines.
Seulement 3% des bébés tortues arrivent à l’âge adulte. Alors pour augmenter ce pourcentage à 9%, tous les soirs, ils surveillent la plage, recueillent les œufs qu’ils enterrent à l’abris des prédateurs dans des trous identiques à ceux des tortues mères et lorsque les œufs éclosent, ils font ce qu’ils appellent la « libération ». Ce à quoi nous avons participé.
Croyez nous, voir une centaine de bébés tortues minuscules s’élancer avec toute leur énergie et leur fragilité en direction de l’océan pour le grand bain, ça fait quelque chose !
Coucou nous avons encore 5 ans!
Les yeux écarquillés et le sourire jusqu’aux oreilles nous attendons que la dernière se fasse emporter par sa vague.
Nous rentrons de la plage Cuevita à 3 sur une moto, trempés sous une pluie tropicale infernale, le nez dans le cou du conducteur et la roue arrière qui dérape, on est heureux, le cœur gonflé à bloc et la sensation qu’on ne devrait être nulle part ailleurs nous envahie.
Le Chocó est la destination la plus difficile à quitter.
A contre cœur nous laissons les copains, la chaleur, les rires communicatifs des habitants, les baleines et le doux sable noir mais heureux d’avoir pu fouler le sol de ce paradis et de l’avoir à portée de vue en fermant simplement les yeux.
Etat de la situation
Température: 30°
Mood: Trop heureux
Coup de coeur : ❤ ❤ ❤
Heures de trajet: 35h

Vous connaissez le casse tête chinois ?
Laissez nous vous présenter le casse tête Colombien.
Pour se rentre à Bahia Solano, on peut prendre l’avion, le cargo ou bien la lancha (une espèce de petit bateau rapide qui devrait plutôt s’appeler « tape cul »).
Tout le monde choisit l’avion, ça prend 50 min et coûte cher.
Vous savez qu’on n’aime pas faire comme les autres et si on peut éviter de prendre l’avion,
ça nous va bien.
Alors on part en quête d’information sur les bateaux.
Impossible d’en trouver, on a quelques numéros qu’on contact par message (parce qu’on n’est pas super à l’aise au téléphone en espagnol). Bingo! Ils nous répondent par des messages vocaux de l’enfer qu’on ne comprend pas du tout. On est là, écouteurs enfoncés jusqu’aux tympans à se les repasser 10-20x à essayer de déchiffrer quelques mots.
Le cargo ne part que deux fois par semaine souvent les mardis et vendredis, si dieu le veut mais des fois c’est d’autres jours en fonction du temps. Pour l’heure de départ c’est pareil c’est normalement 7h mais ça peut être avant ou après 😂
Les lanchas, c’est pire! On n’a jamais réussi à déchiffrer les messages sauf qu’elles partent qu’une fois par semaine.
Avec tout ça nous devons nous organiser.
Finalement on appelle le capitaine du cargo qui nous dit l’heure et l’adresse où nous présenter et qu’on a pas besoin de réserver.
Le jour J, il nous dit qu’il pensait que les 4 appels de gringos qu’il avait reçu étaient en fait une seule personne qui insistait du coup le bateau est plein… Il n’y a plus que 2 couchettes pour nous 6 🤣
Sur le bateau nous organisons alors des rotations pour dormir.
On essaye de dormir à 2 sur la même couchette.
Finalement on réussi à en avoir une 3ème et petite pensée spéciale pour Oscar et Philippe qui viennent de se rencontrer et qu’à peine 10h plus tard, les voici en cuillère sur une couchette de 70 cm de large et 1m65 de long 🤣🤣 on a bien rigolé.
Le retour est tout aussi folklo puisque nous avons acheté nos billets pour le cargo de mercredi et la dame du guichet doit nous appeler pour nous dire l’heure de départ. Mercredi matin, nous n’avons toujours aucun appel. Finalement on arrive à avoir le capitaine qui nous dit qu’il n’y a pas de cargo.
Qu’il viendra peut-être vendredi si dieu le veut 😂
Nous décidons alors de prendre la lancha.
Petit bateau à la taille des Colombiens, le dossier s’arrête à nos épaules et nos genoux sont littéralement incrustés dans les sièges de devant, il est 5h du matin et on s’accroche parce qu’avec les vagues ça tape mais ça tape fort. Ceux à l’avant décollent au point de presque toucher le plafond
Après 8h, on débarque les fesses en bouillie et les genoux bleus mais toujours aussi amusés par cette aventure
La question du jour :
« Est ce qu’on entend le cri des baleines depuis le bateau?»
























