Colombie – Sierra Nevada

21-07-2022

La Ciudad Perdida fait parti des must à voir en Colombie.
Pourtant le prix de 250€ pour 3 jours et la présence de 500 touristes en même temps sur le trek nous poussent à chercher une alternative.

On part avec Alex et Mary, un couple de guides qui organise un trek beaucoup plus abordable et qui mène à une autre ciudad, contruite également par le peuple Tayrona.
Notre belle équipe de 11, part alors pour cette première journée. Nous passons d’abord par le site archéologique Piedra de Donama où des gravures d’hommes et d’animaux creusent les rochers. Aujourd’hui les Kogis, descendants du peuple Tayrona, utilisent toujours ce site pour les cérémonies.

1h de marche plus tard, nous arrivons déjà sur notre lieu de déjeuner. Dans l’après-midi nous partons dans la montagne pour y trouver notre logement du soir.
Nous devons partir nous baigner dans une piscine naturelle mais la pluie en a décidé autrement.
Le ciel nous tombe sur la tête, l’orage gronde, une pluie diluvienne s’abat sur nous et ne cesse qu’au moment de l’apéro, de quoi accompagner notre bière d’un beau coucher de soleil.
Nous expérimentons alors le « Uno » à deux couleurs (l’autre moitié du paquet étant restée dans le gros sac) et nous couchons qu’après plusieurs parties de « loup garou ».

Le deuxième jour est plus chargé, nous marchons 6 heures, enfin nous glissons pour être plus exacte.
Nous nous baignons dans une piscine naturelle au milieu de la forêt, où nos guides nous préparent le pique-nique. Puis l’après-midi nous arrivons à la cité Bunkuani, datant du VIIème siècle elle est plus ancienne que la ciudad perdida, plus petite aussi mais nous l’avons rien que pour nous.
Après quelques explications sur les us et coutumes des Tayronas, nous partons tous dans une sieste digestive au milieu de la cité sous un beau soleil qui fait du bien.
Une fois rentrés chez nos guides, nous voyons débarquer 11 motos. Les pilotes ne manquent pas de faire ronfler les moteurs pour « impressionner » les filles du groupe et qu’elles les choisissent…
(Finalement c’est Gaetan qui aura le meilleur, avec sa coupe de Polnareff).
Après 20 min de moto, dans la nuit, avec des phares approximatifs et sans casque, on se rend compte que nous atteignons le village que nous avons vu quelques jours plus tôt lord de notre ballade au parc Tayrona.
Nous passons la nuit au cœur du village, les hamacs pendus sous une paillote encerclent un petit feu de camp, la nuit s’annonce encore magnifique avec le bruit de la forêt.

Le 3ème jour est notre préféré. Nous visitons le village Kogi où notre guide nous explique leur mode de vie complètement différent du notre. Tous vêtus de blanc et avec les cheveux long (les cheveux sont comme des racines il ne faut pas les couper) ils vivent tous en communauté, souvent jusqu’à plus de 100 ans, font même des enfants à 80 ans.
Les hommes peuvent avoir plusieurs femmes à condition qu’ils travaillent 2 ou 3 fois plus la terre pour qu’ils aient suffisamment de vivres pour nourrir toute leur famille.
Les femmes travaillent aussi aux champs, elles sont les seules à pouvoir ramasser les feuilles de coca (seuls les peuples indigènes ont le droit de faire pousser de la coca en Colombie puisqu’ils la consomment pure et que ça fait parti de leur tradition). Pouvant enfanter, elles ont un lien particulier avec la nature qui leur donne le droit de la récolter. Par contre, seuls les hommes peuvent les consommer (je crois qu’elles se sont bien faite bananer sur ce coup là!). Elles ont aussi le rôle très important de l’éducation par la transmission orale aux enfants.
D’ailleurs l’école ici consiste à apprendre pendant des heures et des heures les traditions Kogi, les coutumes, les vertues des plantes et la permaculture.
Le soir une fois que tout le monde a terminé sa journée, ils se retrouvent tous et discutent, jouent du tam-tam pour échanger sur leur journée et se lèveront tous vers 4h du matin pour recommencer une nouvelle journée.
La loi Kogi est reconnue par l’Etat, ils ont même au sein de leur village un tribunal où les sentences peuvent aller de travaux durs dans les champs avec peu de nourriture jusqu’à être banni du village quelques temps et aller en prison (prison Kogi, qui se situe après Santa Marta et que les condamnés doivent rejoindre en marchant). Très peu souvent les chefs du village doivent gérer ce genre de litige puisque c’est un peuple extrêmement calme.
Les hommes qui se déclarent adultes et prêts à se marier reçoivent lord d’une cérémonie un poporo. Objet en bois à l’intérieur du quel ils écrasent de la coca, de la poudre de coquille d’escargot et de la salive, avec une tige de bois. Lorsqu’ils pensent, ils lèchent la tige, la trempe dans la mixture et la frotte sur le bord du Poporo. Ils appellent ça leurs livres, c’est un objet très précieux pour eux, ils sont d’ailleurs enterrés avec tous leurs Poporo.
Lorsqu’ils sortent du village, les hommes mariés doivent porter deux sacs en bandoulière de chaque côté (ça représente une croix sur leur torse) et les femmes doivent toujours sortir avec leur bébé.

Bien que nous ayons eu plus de tiques (record détenu par Alizée avec pas moins de 13 petites bêtes 🤢) que de moments transcendants durant le trek, nous ressortons tout de même émerveillés par la visite du village.
Nous prenons conscience de la chance que nous avons eu de pouvoir connaître quelques heures durant un peuple qui croit et poursuit ses traditions depuis tant d’années.


Etat de la situation

Température: 30°

Histoire du pays: ++

Budget: elevé

Coup de coeur :


La question du jour :

« Est ce que vous pensez qu’ils ont des slips sous leurs toges ? »