Pérou – Amazonie

26-06-2022

La région du Loreto, nord de l’Amazonie, n’est pas accessible par voie terrestre.
C’est donc à bord d’un bateau de nuit que nous remontons pendant 14h la rivière Maranon, pour arriver à Nauta, impatients de s’aventurer dans la tant attendue forêt amazonienne.

Jimmy, notre guide pour ces prochains jours nous attend.
Il est indigène, a grandi dans une tribu, a fait la légion en France, est instructeur de survie et surtout a des yeux émerveillés d’enfants quand il nous parle de sa forêt.
Il commence par nous dire:
« les amis, vous n’êtes pas des touristes, vous êtes des explorateurs et avec moi c’est l’aventure »
(Fais nous rêver Jimmy on est prêts comme jamais!)

Nous posons rapidement nos affaires dans un petit village, prenons une petite barque et commençons à nous enfoncer dans la forêt. Un tronc d’arbre tombé bloc le passage, pas d’obstacle pour Jimmy, nous descendons de la barque et la portons par-dessus de tronc, lui et notre capitaine sont totalement dans l’eau, nous on a de la boue jusqu’aux genoux…
(Je crois qu’on a trouvé LE guide qui nous correspond à 100%)
Quelques bruissements se font entendre dans les arbres, on lève la tête et rencontrons alors les singes chorongo dont l’un d’entre eux fait même une petite visite sur notre pirogue.
Un peu plus loin c’est une tribu de singes écureuils qui nous regardent d’un œil attentif.
Au milieu de la rivière, le moteur se coupe, Jimmy se met à siffler et souffler, il a l’œil qui pétille et tout amusé il nous montre les dauphins roses qui se rapprochent du bateau.
Depuis tout petit il apprend à imiter les cris des animaux et nous sommes bluffés de voir qu’il les appelle vraiment.
Après avoir vu des aigles et toutes sortes d’oiseaux, nous partons en pirogue voir le magnifique coucher du soleil sur le fleuve avec les dauphins roses et gris tout autour de nous.
Jimmy nous dit alors « allez en maillot et sautez dans l’eau ! »
« Ah… euh mais Jimmy il n’y a pas des piranhas et des anacondas la dedans ? » Nous lui demandons.
« Oui mais ça les amis, faut pas y penser ! » Nous répond-il.
« Ah bon 😂 »
Alors nous voilà tous les 4 à nager dans les eaux troubles du fleuve, le ciel paré de ses belles couleur rouges orangées, au milieu des dauphins qui nous passent autour.

C’est classe non?
On a l’air courageux dis comme ça hein?
Mais en réalité nous sommes tous les 4 à gesticuler dans tous les sens et faire des « AAh » « Purée y a un truc qui m’a touché » « Woooh c’est quoi ça »
Nous sommes morts de rire devant notre attitude de flipette mais pas rassurés pour autant.
Pourtant à part quelques poissons qui finissent leur course contre nous aucun monstre amazonien n’est venu nous croquer les orteils.

Une fois secs, changés et après une 250ème couche de répulsif sur le corps, nous prenons nos lampes et partons faire une ballade de nuit à la recherche d’animaux nocturnes.
Le bruit de la forêt la nuit est dingue. Il double d’intensité par rapport à la journée.
Nous avons l’occasion d’observer des tarentules, des grenouilles de toutes les couleurs, des mignonnes, des dangereuses, des hallucinogènes.
Dans l’eau nous repérons des points rouges/jaunes, les yeux des caïmans.
Jimmy part même nous chercher un bébé qu’il attrape précautionneusement pour nous montrer de plus prêt ces petites bêtes. (Nous n’étions pas pour mais lui ayant déjà refusé d’attraper les ¾ des animaux qu’il voulait nous montrer nous n’avons finalement rien dit pour le caïman)
Ces 2h30 de marche en forêt finissent de nous achever et nous tombons comme des masses sous nos moustiquaires, bercés par la douce musique de la forêt.

5h, le réveil sonne, ce matin nous allons essayer de voir des capibaras et des toucans.
Malheureusement mère nature se fait capricieuse et ne nous offre que les pirouettes des dauphins autour de notre barque. Spectacle qui ne manque pas de nous émerveiller chaque fois.

Nous avons demandé à Jimmy de dormir en hamac au milieu de la forêt, alors nous partons aussi en repérage. Une toute petite ouverture se fait au milieu de la forêt, nous nous y engageons en barque. L’aventure continue puisque comme hier, des troncs, des herbes, des branches nous barrent la route. Alors après avoir levé la barque par-dessus, s’être allongés pour passer dessous, se hisser en s’accrochant à tout ce que nous avons sous la main et mettre un grand coup d’accélérateur pour prendre de l’élan et sauter par-dessus le tronc, nous voici dans un décor digne de ce qu’on imagine en Amazonie.
Des arbres biscornus baignant au tiers d’eau marron, des lianes dans tous les sens, des nuages de moustiques, une humidité étouffante, le cri des singes hurleurs qui déchire le calme ambiant et là:
« C’est là qu’on va essayer de dormir les amis »
« Ah…😂 »
La pirogue s’enlise, s’accroche, tangue et se remplit petit à petit. Bien que nous pourrions passer avec beaucoup d’effort, Jimmy nous dit que demain nous ne pourrons pas ressortir de cet endroit parce que le fleuve perd en moyenne 1m d’eau par jour s’il ne pleut pas.
On demande à Jimmy si on peut descendre et pousser la pirogue comme on l’a déjà fait.
Il nous répond que non, là il y a des piranhas, des caïmans et beaucoup d’anacondas dans l’eau.
Autant vous dire que si lui a peur …on ne laisse pas dépasser un cheveu de la barque.

Cet après-midi c’est pour une balade un petit différente que nous partons, puisque nous cherchons cette fois-ci des plantes médicinales et venimeuses. On croise d’abord l’arbre à caoutchouc, puis l’arbre géant, sur lequel les indigènes tapaient avec un grand bout de bois ce qui faisait résonner le bruit à des kilomètres aux alentours et permettait de s’appeler pour se rassembler. On découvre aussi le fameux arbre qui marche et l’arbre dont le jus d’écorce soigne les gastros et permet de refermer les plaies. (liquide rouge qui assèche instantanément la bouche, finalement le smecta c’est pas si mauvais ^^)
Une liane dont l’eau soigne les problèmes de prostates puis l’ail amazonienne, une écorce qui sens vraiment comme l’aïe et qui permet d’être plus fort. Il parait que lorsqu’on la consomme, on se retrouve cloué au sol, incapable de bouger ou parler et quelques minutes après l’effet s’atténue puis disparaît, on est alors plus fort. (Çà on ne l’essayera pas cette fois Jimmy ^^)
Il y a aussi les termites que l’on peut attraper et frotter entre ses mains et se frotter la peau ensuite, excellent anti moustique parait-il. Nous croisons les fourmis balles dont la piqûre est plus douloureuse qu’un coup de feu et peut vous envoyer à l’hôpital. Et enfin des petites fourmis dont la piqûre aide à éviter l’arthrose, nous avons essayé et franchement ce n’est vraiment pas agréable😣
Nous finissons cette belle balade par trouver et déguster des cœurs de palmier et boire l’eau d’une liane. C’est incroyable de voir tout ce que la nature peut offrir et mettre à disposition tout ce dont l’homme à besoin.
A nouveau, coucher de soleil, frontales et répulsif, cette fois nous partons dans la réserve de Pacaya Samiria bien décidés à trouver du serpent et nous n’avons pas été déçus !!

Fait rigolo, pour chercher les serpents il faut… écouter les oiseaux. Ceux-ci ont un cri spécial pour se prévenir entre eux du danger. Jimmy, les oreilles aux aguets, se met à courir et nous dit « venez venez » Paf! 30 secondes après on tombe nez à nez avec un anaconda. 3m seulement, c’est un bébé mais il nous impressionne déjà beaucoup. Sa peau marron brille, ses taches noires sur le dos et le panaché de jaune sur son ventre nous fascinent. Il a une petite mais belle tête en triangle, c’est incroyable d’imaginer qu’il est capable de se déboîter la mâchoire pour avaler un jaguar qui a enroulé et compressé avec son corps.
Ni une ni deux Jimmy l’attrape et nous le pose autour du cou. C’est lourd, froid, visqueux mais sans être mouillé, ça sent le poisson, c’est très particulier. L’anaconda commence à se recroqueviller et tenter de nous compresser, on comprend clairement qu’il nous serait impossible de faire face à ce beau reptile s’il décidait de nous tordre le cou. Après l’avoir relâché nous tombons sur plusieurs serpents, des venimeux, des gris, des verts, des jaunes, assez gros ou fins comme une cordelette.
On aura une petite pause mignonne en tombant sur un paresseux en train de dormir dans un arbre.
Un iguane vert pomme ferme cette parenthèse reptilienne.
Nous rentrons en pirogue sous un ciel magnifique chargé d’étoiles. Il est difficile de choisir entre regarder les yeux brillants des caïmans ou s’émerveiller devant la belle voie lactée.

Arrivés sur notre campement, nous avons la surprise de tomber sur un serpent corail, l’un des plus mortels au monde.
Nous mangeons dans des feuilles de banane et sautons dans nos hamacs, finalement installés au-dessus de la terre mais avec le chant des crapauds pour berceuse et les singes hurleurs pour réveil.
Cette expérience est incroyable, dormir au milieu de la forêt amazonienne a une saveur toute particulière et malgré nos fesses dévorées par les moustiques à travers le hamac, nous avons un réel coup de cœur et n’avons qu’une envie, recommencer 😁
Pour notre dernière journée nous partons à la recherche des boas mais revenons malheureusement bredouille.
Pour finir, nous partons à la pêche aux piranhas. Bizarrement le « bon spot » est aussi le même que celui où nous nous sommes baignés deux jours plus tôt 😮. Jimmy nous explique qu’Hollywood à bien fait son job mais qu’en réalité le piranha ne croque que s’il y a une plaie avec du sang.
Nos peaux de poulet et morceaux de bœuf au bout des hameçons ne séduisent que des poissons chat, que nous gardons pour le déjeuner. Les piranhas eux sont plus rapides que nous et dévorent les bouts de viande en clin d’œil, ce qui fait que nous remontons nos hameçons vides plusieurs fois.

L’expérience se terminant, nous devons partir à contre cœur pour Iquitos, dire au revoir à Jimmy, Marie-Sel (notre cuisinière) et Rivaldo (notre capitaine). On se languis de trouver une bonne douche après ces 3 jours intenses mais n’avons pas envie de quitter cette belle forêt dont nous sommes tombés sous le charme.
Les préjugés sur sa dangerosité avec lesquels nous sommes arrivés ont laissé place à un émerveillement total. Nous partons avec la certitude qu’il faut vraiment continuer nos efforts pour protéger ce petit bijou afin qu’il continu d’exister.

Notre séjour péruvien touche à sa fin.
Nous passons la frontière d’une façon méga classe, puisque nous décidons de remonter le fleuve Amazone à bord d’un bateau lent. Nous achetons des hamacs et partons se faire bercer pendant deux jours tout en regardant défiler doucement la belle forêt amazonienne sous nos yeux. 😍


Etat de la situation

Température : 30°C

Heures de trajet: 54

Coup de coeur : ❤ ❤ ❤

Mood: Aventurier


La recommandation du jour

« Ne jamais faire pipi dans le fleuve Amazone. Un mini poisson est connu pour remonter le long de l’urine et s’installer dans notre système urinaire et développer une infection. »

Une réflexion sur “Pérou – Amazonie

  1. C’est merveilleux ❤ je pense que j'aurai passé les 3/4 du temps à pousser des petits avec toutes ces bestioles ! c'est magnifique encore merci 🙂

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