17-05-2022
Maintenant en pleine forme nous voilà partis, sacs sur le dos pour le trek du Salkantay.
1er jour : Nous arrivons à Soraypampa. Nous n’avons que très peu de marche aujourd’hui, alors nous attendons quelques heures que les touristes venus avec une agence fassent leur marche et repartent pour nous lancer à l’assaut de la « Laguna Humantay » seulement 6,4 km et 426 m de dénivelé positif mais à 4200 m d’altitude, dur dur de reprendre son souffle. Comme ils disent ici « Vale la pena » nous sommes très peu en haut et la Laguna est superbe. Les montagnes et les glaciers qui l’entourent, nous avaient manqués. Après 4h passées là-haut nous redescendons dans notre auberge où notre hôte nous a gentiment préparé des petites bouillottent pour qu’on puisse se réchauffer dans notre lit ❤
2ème jour : Aujourd’hui c’est une grosse journée, nous partons à la frontale à 5h30 pour essayer d’éviter les groupes partis avec une agence. Là ça ne rigole plus, 21 km nous attendent mais surtout le passage par le col du Salktantay nous oblige à grimper 800m de dénivelé pour arriver à 4600m d’altitude (notre record à pied youhou !) Là, une vue incroyable s’offre à nous, des montagnes, des glaciers, de la neige éternelle, au loin les nuages sur notre destination que nous dominons laissent apparaître des pics enneigés. Par contre s’en suit une longue descente sur 1760m de D- jusqu’à Chaullay où nous y avons laissé nos genoux.
3ème jour : Le décor change chaque jour pour notre plus grand bonheur. Alors que les groupes avec guide partent par la route, nous nous choisissons de suivre le vrai sentier du Salkantay de l’autre côté de la rivière et quel bonheur. Nous croisons 2 autres personnes seulement sur les 17 kilomètres que nous marchons. Ici, la forêt tropicale nous entoure. Le bruissement des feuilles, l’odeur de la terre mouillée par la pluie de la nuit, les gouttes sur les feuilles qui terminent leur course sur nos têtes, les cascades et les clapotis de la rivière nous émerveillent à chaque pas. La journée s’écourtera malheureusement à Lucmabamba à cause d’un jus de fruit pas si frais, prit sur le trajet..
4ème jour : La journée s’annonce longue. Déjà parce que nous devons rattraper ce que nous n’avons pas fait la veille, ce qui élève la journée à un total de 21 km mais surtout parce que Damien n’est vraiment pas en forme et ne peut rien manger. C’est dans ces mauvaises conditions que nous commençons par une montée de plusieurs heures sur 745 m de dénivelé, complètement dans les nuages alors que la vue devait être exceptionnelle et avec la journée de la veille, nous aurions bien eu besoin qu’elle se découvre. La Pachamama a dû entendre notre désarroi puisque d’un seul coup, en une seconde, les nuages se mettent à s’élever pour dégager complètement la vue sur la vallée…
Ca y est on l’aperçoit, le voilà au loin, le Machu Picchu !! On a l’impression d’avoir trouvé un trésor caché ou découvert un lieu secret. Tout émoustillés d’apercevoir enfin cet emblème du Pérou nous décidons de manger notre sandwich ici.
Tout s’aligne enfin. Damien va mieux, le soleil brille, le Machu est face à nous de l’autre côté de la vallée. Nous voilà remontés à bloque pour redescendre les 1042 m de dénivelé négatif qui nous séparent d’Hidroelectrica. D’ici, il nous reste encore 10km à marcher le long des rails du train. On ne vous cache pas que cette partie était quasi la plus difficile en tout cas mentalement. Le chemin est noir de monde puisque les touristes qui viennent au Machu et qui ne payent pas 50 dollars de train font ce trajet à pied. De plus il n’y a aucun attrait et les 4 jours commencent à se ressentirent sur le dos et dans les jambes.
Une grosse bière nous trouvera à Agua Caliente et nous iront au lit très tôt épuisés mais impatients d’être le lendemain.
5ème jour : Levés cool Raoul puisque notre entrée au Machu n’est qu’à midi. 3,5 km, 315m de D+ et 1700 marches nous séparent de cette cité mystérieuse. Dire qu’on est montés facilement serait mentir mais l’envie et l’impatience nous ont vraiment aidé.
Le site est magique !
Cette cité construite ici au milieu des montagnes, vêtue de son mystère tout entier est superbe.
Mais si le site est absolument incroyable, les gens eux sont vraiment pas croyables….
Il y a énormément de monde, trop de monde ! Et ils sont tous là à nous bousculer pour se prendre en photo de partout, à nous mettre leurs perches à selfie dans la tronche, à passer par-dessus les cordes de délimitation, à crier, à mettre la musique……ça gâche tout !!
Il y a des lamas aussi sur le site qui sont tranquilles en train de brouter. Les touristes juste devant nous décident de se prendre en selfie avec les bébés lamas, ils leur courent après en leur faisant peur, ils perdent leur maman et voila les touristes en train de les agripper par le cou alors qu’ils se débattent, pour faire leur maudit selfie ! On est écœurés devant ce spectacle !!!
On décide d’essayer de ne pas trop se faire gâcher le moment par tout ça. Nous avons la chance incroyable d’avoir un ciel bleu.
Nous passons par le fameux point pour prendre LA photo la plus connue du Machu, puis par les habitations, le temple du soleil (parfaitement aligné avec les équinoxes), les terrasses (absolument magnifiques), la place sacrée où les pierres sont parfaitement alignées, découpées, un laser n’aurait pas fait mieux, les miroirs d’eau (on suppose que d’ici ils observaient le ciel qui se reflétait dans l’eau, les fenêtres alignées elles aussi avec les équinoxes.
Après 3h à déambuler au milieu de la cité nous quittons le Machu Picchu heureux de l’avoir découvert mais avec un petit goût amer de voir ce que notre civilisation à nous est devenue….
Etat de la situation
Kilomètres marchés: 82,4
D- cumulé : 2875m
D+ cumulé: 2286m
Jours malades: D:3

Le Sale Kantay de Damien
Le premier soir, Damien se chope une tourista pas possible qu’il a gardé sur une partie du deuxième jour en guise d’accompagnement de ses énormes ampoules aux pieds.
A peine remit le voilà le 3ème jour à se faire une intoxication alimentaire avec le jus de granadilla que nous avons prit sur le sentier pour fêter mon anniversaire. Le pauvre a passé son après-midi à dormir et vomir, d’ailleurs si le jardin de l’auberge où nous avons trouvé refuge est aussi beau c’est qu’il a eu beaucoup d’engrais ^^
La famille de l’auberge était en revanche géniale. Le couple se concertait de longues minutes pour choisir les plantes médicinales à lui passer sur le visage ou à lui faire infuser parce qu’ils s’inquiétaient de le voir aussi mal.
Il a donc fini avec une bonne grosse tisane de céleri….comme vous pouvez l’imaginer celle-ci n’a fait qu’un aller-retour.
La phrase du jour :
« Je crois que j’ai perdu foi en l’humanité»



























