Chili – Puerto Natales

08-03-2022

Passage de frontières

Le Chili est le pays le plus exigeant d’Amérique Latine question covid. Pour pouvoir y entrer il faut :
Faire une 3ème dose de vaccin.
Faire traduire nos vaccins en « pass movilidad » l’équivalent de notre pass sanitaire.
Faire un test PCR 48h avant de passer les frontières et enregistrer le résultat sur un document appelé C19 qui regroupe notre test et notre pass movilidad.

Déposés en taxi à la frontière Argentine, nous montrons notre « Déclaration de sortie du territoire ».
Marchons 500m et entamons tout un processus en 4 étapes pour passer la frontière Chilienne.
Nous montrons notre C19, puis on nous fait un test antigénique, dont nous devons à nouveau faire valider le résultat par le premier kiosque.
Ensuite nous passons par la douane, faisons tamponner notre passeport et terminons par un scan de nos affaires car il est interdit d’importer des produits frais, fruits et légumes au Chili.
Après ces 3h de paperasse, nous sautons enfin dans le taxi que nous avions réservé avec un autre couple de français et faisons nos premiers kilomètres au Chili, heureux d’avoir pu y rentrer.


C’est toujours grisant d’arriver dans un nouveau pays. La sensation de devoir tout recommencer, d’observer les gens, leur manière de faire, d’apprendre leurs expressions, savoir ce qu’on peut faire et ce qui leurs semblent impoli. Nous ouvrons une nouvelle page de notre carnet d’aventures et savons qu’il nous faudra, quelques jours avant de retrouver notre zone de confort.

 Bien que les paysages soient identiques à ceux que l’on vient de quitter, nous remarquons déjà des différences sur l’accent bien plus compréhensible que l’Argentin où les doubles « LL » se prononcent « che ». On comprend beaucoup mieux et nous félicitons de notre espagnol finalement pas si horrible que ça.

Le taxi nous dépose à Punta Arenas. Nos premiers pas au Chili se font sous la pluie et sont consacrés à trouver une carte SIM chilienne, retirer de l’argent, acheter un billet de bus et manger. Autre différence, ici, on nous demande le « Pass Movilidad » pour rentrer au restaurant.
2h plus tard nous sommes déjà dans un bus pour remonter jusqu’à Puerto Natales, notre point de chute pour quelques jours.

Voyager au Chili est bien plus stressant et compliqué qu’on ne l’avait imaginé.

Rien qu’ici, nous souhaitons faire le légendaire trek W (appelé ainsi car le sentier forme la lettre W) qui dure entre 4 et 5 jours. Il faut alors trouver des jours avec une bonne météo, réserver nos emplacements de tente aux différents campings sur le sentier et trouver à louer tout le matériel pour camper.
Mais ce trek est pris d’assaut et il faut s’y prendre bien à l’avance pour réserver. Seulement, vous ne pouvez annuler ou changer les dates que 30 jours avant le début du trek et dans les 48h après votre réservation…
N’étant pas sûr à 100% de pouvoir passer la frontière c’était forcément impossible pour nous de réserver.
On se retrouve alors avec des disponibilités dans les campings du début et de la fin du trek mais pas au milieu, enfin, si mais des emplacements avec la tente déjà montée dessus pour le prix exorbitant de 150€ LA nuit…
Un peu perdus et dépités avec cette organisation de trek, nous demandons conseil à notre super hôte Jimmy, qui nous trouve une solution avec le trek W « express ».
Nous allons donc faire le trek µi au lieu du W. Nous reviendrons dormir au même camp et par conséquent devrons marcher le double des autres mais c’est la seule solution que nous avons. (Et pour être honnête, ça nous plait beaucoup de le faire différemment des autres)
C’est encore une fois compliqué d’arriver au début du trek.
Il faut, au préalable, acheter l’entrée du parc national sur internet, au prix exorbitant spécial « Gringos » de 45€ contre 12€ pour les Chiliens… (Sachant que le niveau de vie est à peu près le même que celui en France, ça nous gonfle beaucoup de devoir payer 4x le prix des Chiliens)
Ensuite il faut prendre un bus (3h) depuis Puerto Natales jusqu’au parc Torres Del Paine.
Puis un catamaran pour 30min, à nouveau avec un tarif exorbitant (30€) !
Une fois au camping nous montons notre tente en 5 min chrono parce qu’il est déjà 11h30 et nous avons 24 km de marche qui nous attendent.
4h plus tard notre récompense est là, le « Mirador du glacier Grey ». Le glacier est immense, d’un bleu comme nous n’en avions encore jamais vu et surtout ses énormes icebergs qui flottent non loin de lui sur le « Lago Grey ». Ils sont si proches de nous que nous pourrions les toucher. Ils grondent, ils craquent, quelques bouts s’en détachent et tombent dans l’eau avec fracas. Une fois de plus nous sommes émerveillés devant ce spectacle mais pas le temps de s’attarder, il faut déjà rentrer puisque les douches ferment à 21h30 au camping.
Après une nuit, courte, sur notre tapis de sol de 9mm nous nous remettons en marche, sous la pluie, pour monter au « Mirador Britanico » 26 km.
Trempés comme des soupes, nous nous demandons au bout de 3h si on fait demi-tour ou pas sachant qu’on ne voit pas à plus de 4m devant nous. Mais la perspective de devoir passer une journée entière dans la tente sur notre horrible tapis nous décide… Nous allons marcher encore 6h.
Nous passons devant le mirador du « Glacier Francès » puis dans un long et dernier effort arrivons enfin au « Mirador Britanico ». Comme prévu nous ne voyons rien… La pluie est maintenant un peu moins forte on décide d’attendre en espérant une petite éclaircie qui ne viendra jamais. La redescente est longue, heureusement il ne pleut plus mais nous avons froid étant trempés jusqu’au slip.
Heureusement Damien se dévoue pour égayer le trajet avec une belle chute. Attention pas juste la petite glissade, non, la vraie belle chute comme on en voit rarement.
Il marche sur une roche pentue, glisse, les deux pieds partent en avant, il y a quelques secondes de lévitation puis il retombe sur les fesses avant de terminer par un petit coup de toboggan.
Après coup, on en rigole mais sur le moment on a bien cru qu’il allait laisser un bout de sacrum sur le sentier.. Mais en bon show man, plus de peur que de mal, le voici déjà sur ses deux pieds en imaginant déjà sa fabuleuse nuit à venir, le dos sur le tapis de sol..
A 2h d’arriver à notre tente le ciel se dégage et le soleil nous nargue bien !
Le 3ème jour, on est ravis de plier bagage. Avec des bleus sur les hanches et les épaules, on roule avec entrain nos tapis de sol à qui nous dirons adieu avec bonheur !!
Aujourd’hui nous faisons une partie absolument pas touristique puisque nous sortons du W et marchons que 18km (petite journée) pour contourner le catamaran et rentrer au bus.
Cette journée se fait sous un ciel nuageux magnifique, nous sommes seuls, dans un décor de documentaire animalier. Ce parc est une terre de puma, alors le nez en l’air et les pieds qui trébuchent, on les cherche tout au long du chemin mais n’auront pas la chance d’en voir.
Pas mécontents d’arriver au bus, nous rentrons à Puerto Natales et marchons avec « bonheur » 2km pour aller rendre le matériel de camping à Don Jimmy, prenons mon gros sac et remarchons 2 km jusqu’à notre nouvel hostel.
A 5h, le réveil sonne, nous remontons dans le bus (toujours 3h hein..On devient bus addict..) retour au parc Torres Del Paine. Là on nous fait reprendre une navette (payante bien sur!) pour nous emmener au début de notre rando. (Nous nous apercevons que cette navette est apparemment parfaite pour faire sa retouche maquillage et coiffure. Nous, notre coquetterie s’arrêtera à essayer de ne pas trop bouger parce qu’après 3 jours de marche dans les mêmes habits, notre odeur de poireau nous incommode xD).
Une fois arrivés, une gardienne du parc nous dit qu’il y a trop de vent et que la fin de la rando est fermée. Nous pouvons marcher sur la première partie mais seront bloqués avant d’avoir la vue. Il est 9h30, notre bus retour est à 19h30 que voulez-vous qu’on fasse… ? Eh bien on monte quand même en sachant pertinemment qu’on ne pourra pas aller en haut..  
Piétinants derrière des randonneurs en jeans ou pantalon chino, avec petit foulard de soie et fond de teint à gogo nous arrivons enfin là où la corde est tirée…
Vraiment déçus mais déterminés nous allons trouver le garde pour essayer de négocier notre passage.
Il nous dit « ah mais oui vous pouvez monter sans problème, nous on ferme parce que c’est dangereux mais si vous voulez monter vous pouvez»… On n’a pas bien compris mais on n’a pas demandé notre reste et nous sommes montés. Nous arrivons sous la neige, à la « Laguna Torres » ça apporte quelque chose de vraiment spéciale, de plus le soleil est là, la vue est incroyable !!
Nous redescendons sous les rafales de vent et arrivons épuisés mais fiers de ces 88 km marchés en 4 jours.

Nous passons les deux jours suivant à nous reposer et « essayer » d’organiser la suite.
Nous quittons Puerto Natales pour 41h de trajet. En bus ? perdu ! Cette fois ce sera en ferry !


Etat de la situation

Température :

Kilomètres marchés: 88

D+ cumulé marché: 1816m

Paysage: 8/10


L’info du jour

« Le Chili est appelé l’Allemagne de l’Amérique Latine » (dû à sa sévérité)

Une réflexion sur “Chili – Puerto Natales

  1. Coucou,magnifique! merci de nous faire voyager avec vous . Bonne Contiuation. Bisous

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